Les prédécesseuses de Kamala Harris (3/4)

Les épisodes > Les prédécesseuses de Kamala Harris 3/4 : Commander un Chief, une présidente dans la tourmente

Les prédécesseuses de Kamala Harris (3/4)
Commander un Chief, une présidente dans la tourmente

C’est à l’automne 2005 que Commander in Chief est arrivée sur les écrans américains, une série créée par Rod Lurie (déjà aux commandes de The Contender) dans laquelle une vice-présidente devient présidente.

Si la fin de The Contender, Laine Hanson est nommée vice-présidente des Etats-Unis, au début de Commander in Chief, Mackenzie Allen est déjà vice-présidente, et ce depuis deux ans. Comme pour mieux symboliser le passage de relais du film à la série, le président Teddy Bridges dans Commander in Chief est nommé ainsi à cause du nom de l’acteur Jeff Bridges qui jouait le président dans The Contender, et de la même manière, le personnage de Mackenzie Allen partage son nom de famille avec l’actrice Joan Allen, interprète de Laine Hanson dans le film. Bien qu’elles soient toutes deux vices-présidentes, Laine Hanson et Mackenzie Allen restent toutefois très différentes, et ce qui les oppose c’est notamment la manière dont elles ont accédé à la vice-présidence : Laine Hanson a été nommée, c’était l’objet même du film The Contender, alors que Mackenzie Allen a été élue aux côtés du président Teddy Bridges.

Laine Hanson dans The Contender et Mackenzie Allen dans Commander in Chief S01E01

Extrait de Commander in Chief S01E01

Quand le projet de Commander in Chief fut présenté dans la presse pour la première fois en septembre 2004 dans un article du magazine Variety, on pouvait notamment y lire cette phrase : « La série se concentrera quelque peu sur les questions politiques, mais passera surtout plus de temps à montrer la vie de famille de la présidente ». Si vous avez écouté les deux épisodes précédents, rien de nouveau sous le soleil… puisque la plupart des représentations de présidentes ou de vice-présidentes des États-Unis dans les fictions mettaient déjà l’accent sur la vie familiale et personnelle des cheffes d’État, une manière de rassurer le public sur le fait que les rôles sociaux de genre traditionnels allaient perdurer. Comme ses prédécésseuses, Mackenzie Allen sera donc jugée à la fois sur sa capacité à diriger son pays en même temps qu’elle gère sa famille. Le fait de mettre en scène des intrigues familiales est donc assez classique concernant un personnage féminin dans une fiction audiovisuelle… mais assez classique aussi pour une série dramatique américaine…

Variety du 13 septembre 2004

Extrait de Commander in Chief S01E09

A son lancement, en octobre 2005, les audiences des deux premiers épisodes de Commander in Chief étaient plutôt très satisfaisantes, l’épisode pilote se payant même le luxe de réunir plus de public que celui de Docteur House programmé en même temps que lui sur la chaine gratuite concurrente Fox, à l’époque où cette série médicale entamait sa deuxième saison. Et puis, 2 jours après la diffusion du deuxième épisode, Rod Lurie fut informé par la chaine ABC qu’il était rétrogradé dans l’organigramme exécutif de la série, et qu’il devait laisser sa place de « showrunner« , un terme passé aujourd’hui dans le langage courant et qui désigne, pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, le scénariste en chef d’une série. Cette fonction de showrunner fut immédiatement confiée à Steven Bochco, téléaste très expérimenté et très reconnu, notamment pour avoir été le co-créateur de la série policière Hill Street Blues en 1981, puis le créateur de L.A. Law en 1986 et NYPD Blue en 1993.

Extrait de House S02E03

Rod Lurie

Steven Bochco

Ce qui dessert la présidente dans Commander in Chief, c’est la position politique invraisemblable dans laquelle elle est mise. Membre d’aucun parti politique, elle est donc définie comme indépendante. A l’exception notable du premier, Georges Washington, tous les présidents réels des Etats-Unis ont étés membres d’un parti, et depuis 1853, ce sont exclusivement des présidents démocrates ou républicains qui ont pris place à la Maison Blanche. De la même manière, aucun vice-président n’a jamais été indépendant. En tant que vice-présidente puis présidente indépendante, Mackenzie Allen fait donc figure d’exception politique… de double exception, puisque c’est une femme. Pourquoi avoir ressenti le besoin de lui rajouter cette caractéristique ? Était-ce vraiment lui rendre service que de la présenter comme une double exception, une femme et une indépendante, quand elle accédait à la plus haute responsabilité politique ?

George Washington

Extrait de Commander in Chief S01E01

La suite et la fin de la série Les prédécesseuses de Kamala Harris dans le prochain épisode :
Hillary and the series

error: Le contenu est protégé