F.A.Q.

F.A.Q.

Il est souvent dit que les séries ou les films sont les reflets de nos sociétés. Pourtant, en absorbant la réalité et en la représentant, les écrans de télévision ou de cinéma ne sont pas de simples miroirs mais des objets plus complexes : ce sont des prismes.

Le Prisme, c’est le podcast qui traite des représentations proposées par les fictions audiovisuelles américaines, pour vous permettre de comprendre comment elles façonnent nos imaginaires.

Ces deux accroches, elles encadrent le sommaire de chaque début d’épisode du Prisme. Elles résument en quelques mots l’esprit du podcast. Mais, dans cet épisode un peu spécial j’avais envie de vous en dire un peu plus sur ce projet qui a pris corps en novembre 2020, mais dont les racines remontent près de 10 ans en arrière.

Qui suis-je ? Quelle est la genèse du podcast ?

Avant de vous présenter le podcast, laissez-moi brièvement me présenter : je m’appelle Camille Dupuy.

Depuis 2021, je suis médiateur culturel au Cinéma Rex de Sarlat en Dordogne. J’y réalise des vidéos diffusées en avant-séance de certains films ; j’y anime également, tout au long de l’année, des séances spéciales – notamment certaines du Festival du Film de Sarlat – mais aussi plus d’une centaine de séances scolaires chaque année.

Avant ça, j’ai fait des études de cinéma et audiovisuel à l’Université Bordeaux Montaigne pendant 12 ans. J’ai conclu ce parcours en soutenant une thèse intitulée Généalogie du family drama : représentations des familles américaines dans les séries télévisées dramatiques familiales depuis les années 1970.

Avec ce sujet de thèse, vous comprenez donc pourquoi je m’intéresse aux fictions audiovisuelles américaines… mais pourquoi en faire un podcast ? Pour suivre une mode ? Pas tout à fait… En fait, la forme radiophonique et moi, c’est une longue histoire… En parallèle de mon cursus universitaire, j’ai créé et animé, entre 2007 et 2016, cinq émissions différentes sur Radio Campus Bordeaux, pour un total de plus de 350 numéros. J’ai notamment produit une chronique sur les séries télévisées qui s’appelait Trapped in a Box, diffusée entre 2011 et 2015. C’est avec cette chronique que j’ai pu pour la première fois allier mon objet d’étude de l’époque, les séries télévisées, et mon médium de prédilection – en tant qu’auditeur – depuis ma plus tendre enfance : la radio.

En septembre 2012, alors que je venais de rentrer en doctorat, j’avais émis le souhait de créer une nouvelle émission hebdomadaire sur Radio Campus Bordeaux, qui se proposerait de, je cite mon mail de l’époque – « traiter d’une série par semaine, qui serait prise comme un objet d’étude, et inviter un universitaire pour analyser de façon exigeante mais accessible cette série par le prisme de sa discipline. ». Vous avez peut-être reconnu le pitch d’Histoires en séries, un podcast lancé en mars 2020, auquel je suis totalement étranger, mais surtout, vous avez entendu dans ma description un mot clé, que j’avais déjà envisagé à l’époque comme le titre de cette émission : Le Prisme. Le projet était cependant bien trop ambitieux pour le mener seul… j’y ai donc assez vite renoncé.

Trois ans plus tard, en octobre 2015, alors que ma thèse venait de connaitre un changement de sujet radical, j’ai réalisé un pilote qui a été sélectionné et diffusé lors de la Nuit de la découverte sur France Culture, une émission permettant à de jeunes productrices et producteurs de se faire connaître. Ce pilote, il s’appelait In Couch With, un format situé entre la chronique et le reportage, pour présenter une série dans son milieu naturel, c’est-à-dire avec celles et ceux qui vivent dans le monde décrit dans cette fiction.

Dans ce pilote, j’avais présenté The West Wing, A la maison blanche en français, en interrogeant Josh Delaney, alors assistant parlementaire de la sénatrice Elisabeth Warren ; et Helene Cooper, correspondante du New York Times à la Maison Blanche à l’époque.

Mais, et c’est là où c’est intéressant, j’avais imaginé que In Couch With aurait pu être une rubrique d’une émission plus longue, un magazine d’une heure sur les séries télévisées composée d’un débat sur un sujet précis avec invités spécialistes en plateau, une émission qui se serait appelée… encore une fois Le Prisme.

Ce projet est ensuite resté en sommeil pendant 5 ans, car j’étais bien occupé à rédiger ma thèse, d’une part, et que je me suis rendu compte, comme en 2012, que ce projet était trop ambitieux pour le temps que j’avais à y consacrer. Et c’est donc en novembre 2020, à la faveur du confinement, de l’arrêt temporaire de mes autres activités professionnelles et des élections présidentielles américaines que Le Prisme s’est rappelé à moi, et que j’ai décidé de lui donner enfin vie !

Quel est le concept du podcast ?

Le format du podcast : des séries documentaires… et des chroniques !

Après avoir voulu créer une émission d’entretien ou un magazine radiophonique, des types de programmes où j’étais dépendants d’autres personnes, Le Prisme est devenu un podcast narratif, c’est à dire que je suis le seul à parler tout au long des épisodes comme vous avez pu le remarquer depuis déjà plus de 4 minutes.

Le Prisme, c’est un récit documentaire, entrecoupé par la diffusion d’extraits de séries ou de films dont il est question, en version française quand elle existe, et ce dans le but d’être compréhensible par le plus grand nombre. Vous entendrez aussi, au milieu et à la fin de chaque épisode, des extraits de morceaux musicaux qui rentrent en résonnance avec le thème ou avec l’époque du sujet ou de la série traitée.

Premier logo (2021)

Le Prisme, ce sont d’abord des séries documentaires, dont chacun des épisodes dure ± 30 minutes. Ces séries de podcasts, qui traitent des sujets en longueur et de manière approfondie, requiert beaucoup de temps de recherche et d’écriture, je ne peux donc me permettre de vous promettre une périodicité très précise de sortie. Quand une série sera prête, elle sera diffusée de manière hebdomadaire, le vendredi soir, pendant 2, 3 ou 4 semaines, en fonction du nombre d’épisodes.

Mais Le Prisme a aussi un petit cousin : Le Prisme express. Ce sont des épisodes indépendants et généralement plus courts, qui durent ± 15 minutes. Les Prismes Express ont un atout majeur pour moi, c’est de pouvoir vous proposer des épisodes plus rapidement, plus spontanément – quand une idée me vient, quand un sujet s’impose, sans devoir forcément la développer pendant des mois.

L’objet et les sujets du podcast : les représentations produites par les séries américaines de patrimoine (et parfois les films)

Les sujets d’épisodes, vous l’entendrez, sont basés sur des faits d’actualités que j’interroge par le prisme des fictions… ou inversement, des fictions dont j’analyse les représentations sociales de leur époque.

Si son format a évolué en 10 ans, l’objet du Prisme a toujours été clair depuis le départ : il traite des séries télévisées américaines, de leur histoire et des représentations qu’elles proposent. Dans sa version actuelle, Le Prisme ne s’interdit pas non plus d’être transversal, et d’aborder, quand cela est pertinent, des questions de cinéma, contrairement à la plupart des podcasts qui traitent indépendamment soit des séries mais jamais des films, ou inversement. Différents par bien des égards, les séries et les films ont tout de même beaucoup en commun, notamment un langage. Et alors qu’ils sont souvent opposés, mis en compétitions, dévalorisés au profit l’un de l’autre, il me semblait important de proposer un programme qui puisse parfois les rassembler.

Le choix de se limiter aux séries américaines est quant à lui assez naturel : je vous le disais au début de cet épisode, c’est mon domaine d’expertise, depuis 10 ans. Elles sont celles qui m’intéressent le plus, mais surtout celles dont je connais le mieux les rouages et l’histoire : il m’importe donc de partager ce que je connais et ce que je découvre au fur à mesure dans ce domaine avec vous.

Même si beaucoup d’autres pays produisent aujourd’hui des fictions vues partout dans le monde, et même si l’industrie audiovisuelle américaine n’a pas été la seule à s’être construite au milieu du XXème siècle – on pensera notamment aux fictions françaises et britanniques qui ont éclot en même temps – les séries américaines ont quand même influencé le reste du monde, notamment en termes de production et de narration. Ce sujet se justifie donc d’un point de vue personnel… et historique !

Deuxième logo (2022)

Un point important, qui n’est pas forcément audible dans son titre, c’est que les œuvres du patrimoine audiovisuel, ces séries terminées parfois depuis longtemps, ont la part belle dans Le Prisme… qui ne s’interdit pas non plus d’aborder des œuvres plus récentes.

En fait, Le Prisme est un podcast qui a pour ambition d’avoir de la mémoire : de donner à ses auditrices et ses auditeurs des analyses et des clés de compréhensions des œuvres audiovisuelles et qui leur permet aussi de prendre conscience que ce qu’elles et ils regardent aujourd’hui se nourrit de ce qui se faisait déjà hier.

Cela semble une banalité de dire ça pour les films, puisque sans forcément la connaître, la plupart des spectatrices et spectateurs sont conscientes et conscients qu’il existe une histoire du cinéma qui court sur plus d’un siècle, mais encore trop de gens pensent que de grosses sociétés audiovisuelles telles HBO ou Netflix ont inventé la forme de la série télévisée au début des années 2000, alors que le format existe sous sa forme contemporaine depuis la fin des années 1940. Mettre en perspective les œuvres contemporaines avec celles du passé, c’est aussi ça qui explique les représentations et leurs évolutions.

Nom et philosophie du podcast : ne pas confondre montrer et représenter ; mêler exigence et accessibilité

Le nom du podcast, Le Prisme, c’est un terme qui me tient à cœur pour couper court à l’idée reçue que les séries ou les films seraient des « miroirs » de nos sociétés. A mon sens, un miroir renvoi une réalité brute, quand un prisme la déforme, la dissèque. Quelle que soit la volonté des créatrices et des créateurs de séries, ou des réalisatrices et des réalisateurs de films, leurs fictions représentent éventuellement la réalité, elles la racontent d’une certaine façon, mais elles ne la montrent pas.

Le Prisme se propose donc d’interroger ces objets culturels pour analyser et déconstruire les représentations, notamment au regard de leur contexte de production et de diffusion, afin de mieux comprendre comment les séries et les films que nous voyons façonnent nos imaginaires.

En lançant Le Prisme, j’ai avant tout une volonté d’exigence, de pertinence, d’analyse pour servir mes sujets. Je ne veux pas que les épisodes soient des suites d’anecdotes, même si elles peuvent tout de même introduire ou servir le propos, car à mon sens, ce n’est pas parce que l’on aborde des objets issus de la culture populaire – pour ne pas dire l’infâme anglicisme « pop culture » – que l’on est obligé de les traiter de façon trop légère.

Et pour accompagner cette volonté d’exigence, j’ai également une volonté d’accessibilité, de pouvoir être compréhensible autant par des spécialistes de l’analyse de l’audiovisuel que par de simples spectatrices ou spectateurs n’ayant aucune formation dans ce domaine. Tout l’intérêt pour moi de lancer un podcast, c’est de partager et de transmettre mon expertise et ma passion pour ces objets culturels.

Pour mettre des images sur ce que vous avez entendu ou en savoir plus sur les sujets évoqués dans les épisodes, rendez-vous sur la page d’accueil !

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